الحبيب مباركي
الصفة : طالب باحث مرحلة ثالثة، سنة ثانية دكتوراه، كلية العلوم الإنسانية والاجتماعية بتونس
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HABIB Mbarki
Email : mbarki_habib@yahoo.fr
Résumé :
L’urbanisation périphérique est un
phénomène mondial qui touche à des degrés différents les pays développés autant
que les pays en développement. Elle concerne la croissance de la ville au dépend des compagnes environnantes. A la
différence de la banlieue, à la commune-centre, Elle se fait de manière
relativement diffuse dans un espace qui perd progressivement son caractère
rural.
L’article proposé, use des images
satellitaires et des documents cartographiques confortés par la pratique du
terrain pour présenter les formes spécifiques de cette périurbanisation
tunisoise, les processus qui l’animent et les principaux facteurs qui ont
favorisés sa genèse dans le secteur de M’nihla. Il se propose de vérifier dans
quelle mesure la dynamique démographique et économique d’une ville d’une
certaine taille favorise-t-elle l’émergence d’un espace périurbain dans une
capitale d’un pays émergent?
Mots clés : Dynamique Urbaine - Périurbanisation - Mitage - Grand Tunis - M’nihla.
pour
|
Summary :
The peripheral urbanization is a global
phenomenon includes varying degrees of the developed countries as well as
developing countries. It concerns the growth of the city at the expense of
surrounding companies. Unlike the suburbs, the nearer municipal
regions, this phenomenon is relatively facing a great spread that may make it
gradually loose is rural character.
Tunisia
is characterized by the increase of its urban population (66.5% in 2008) and
the expansion of its urban space; we observed this phenomenon in large cities
and particularly in Greater Tunis. Indeed, it seems that the extension of this
settlement on its outskirts, especially in the north-west (sector M'nihla)
reflects a dynamic suburban marked by various forms among which stands out
sprawl.
This
article uses satellite images and geographic maps and reinforced by the
fieldwork to present specific forms of Greater Tunis, in addition to processes
that drive it and the main factors that fostered its genesis in the sector
M’nihla. It aims to verify to what extent the economic and demographic dynamics
of a city of some size favors does the emergence of a suburban area in the
capital of a country emerging?
Key words: Dynamic urban -urban sprawl – Greater Tunis - M’nihla.
ملخص :
يعتبر التحضر الشبه حضري ظاهرة عالمية شملت البلدان
المتقدمة والنامية على حد سواء، وهو يهتم بتطور المدن في علاقتها بالمناطق الريفية
المجاورة. وعلى خلاف الضاحية والمناطق البلدية القريبة، فهذه الظاهرة تشهد بشكل
نسبي توسعا قد يفقد تدريجيا طابعه الريفي.
وتتميز
البلاد التونسية بتطور عدد سكانها الحضر (66.5 سنة 2008) وباتساع مجالها الحضري
وتهم هذه الظاهرة المدن الكبرى وتحديدا تونس الكبرى. ويبدو أن توسع الحاضرة على
حساب المناطق الطرفية خاصة باتجاه الشمال الغربي (منطقة المنيهلة) أفرز دينامية
ضاحوية تميزت بأشكال مختلفة لعل أهمها. المقال المقترح يتضمن صورا جوية ورسوم
خرائطية بالإضافة إلى حقيقة العمل الميداني والتي تهدف إلى تقديم أشكال نوعية
للظاهرة الضاحوية داخل مجال تونس الكبرى وكذلك لمختلف العوامل المساهمة في نشأة
هذه الظاهرة بمنطقة المنيهلة. هذا العمل يبحث أيضا إلى أي مدى يمكن للدينامية
السكانية والاقتصادية لمدينة بحجم ما أن تسهم في خلق مجال شبه حضري ضمن عاصمة بلد
صاعد مثل تونس؟
كلمات مفاتيح : دينامية حضرية -
الظاهرة شبه الحضرية - تونس الكبرى - المنيهلة.
Introduction
Depuis une trentaine d’années, l’urbanisation autour
des agglomérations s’est accélérée en s’éloignant de plus en plus des centres
villes. Cette tendance, au départ issue de la volonté des habitants en quête de
nature et d’espace, est également le reflet d’une contrainte économique liée à
la rareté et à la cherté des logements en ville.
Ce phénomène de périurbanisation, très consommateur
d’espace, se développe sur un territoire rural qui risque de se transformer
profondément. En
effet, la notion de périurbanisation
est un fait de la ville qui, à une certaine étape de sa croissance déborde de son enceinte, soit par la
création des nouvelles formes d’extensions, concertées ou spontanées ou bien à
travers l'absorption de bourgs ruraux périphériques.
Le présent
travail cherche à étudier essentiellement
à étudier les formes prises par le processus périurbain dans la zone de
M’nihla, de montrer les mécanismes qui accélèrent le processus de la
périurbanisation dans cette zone, et de voir enfin les déterminants de cette
dynamique, c’est-à-dire d’examiner les principaux facteurs qui ont influencé l’évolution
de l’espace périurbain à M’nihla ?
A. Genèse et formes
de la périurbanisation à M’nihla.
I .Essai de définition du concept
Le
phénomène de la périurbanisation est relativement récent dans les villes
tunisiennes; sa désignation demeure parfois quelque peu prudente, voire
hasardeuse. L’émergence du phénomène et de ses formes ne voient le jour que
vers les années 80 précisément
dans le Grand Tunis.
1. Problème de définition de la périurbanisation
La
définition du concept de la périurbanisation, est d’autant plus délicate
que le phénomène lui-même est complexe. Cependant, le concept est fortement lié
à la taille de la ville concernée, à son rayonnement et à sa force de
polarisation, c'est à dire au processus de la Métropolisation, qui
touche en Tunisie la capitale Tunis. La définition du phénomène de la périurbanisation
paraît difficile à cerner du point de vue des géographes, des économistes et
des urbanistes.
Au cours des années 1960 fut publié le premier ouvrage
en France et c’est pour la première fois que le terme de Rurbanisation
est introduit par les deux géographes Bauer. G et Roux. J.M «la
rurbanisation ou la ville éparpillée». Ces deux écrivains ont évoqué le
phénomène par le terme de «rurbain» lié à la croissance urbaine.
Ce terme de rurbanisation signifie comme le confirme Bauer.
G et Roux. J.M: « une zone proche de centre urbain et subissant
l’apport résidentiel d’une population nouvelle d’origine principalement
citadine. La zone rurbaine est cependant caractérisée par la subsistance d’un
espace non urbanisé dominant». Dans le même contexte Belhedi. A affirme qu’il, «s’agit ainsi de l’espace
de croissance et d’extension»3.
Dans une autre optique l’espace périurbain est le lieu
de grandes transformations qui sont liées à l’agglomération et une nouvelle
pensée au niveau du mode d’occupation de l’espace. « Certains auteurs
considèrent que ses pratiques ne sont pas seulement le fait des nouveaux
arrivants et que la périurbanisation représente une mutation sociale et
fonctionnelle des territoires ruraux» Briquel. V4.
En outre, la définition de la périurbanisation met
en évidence le rapport avec le ville-centre, puisque l’espace périurbain n’est
qu’en état «d’indépendance» avec le centre. Ainsi l’espace périurbain est «un espace
subissant l’influence de la ville-centre tout en conservant des activités
rurales et agricoles» Dezert.
B et Al. Nous pouvons donc, saisir
l’importance de la ville-centre au niveau du fonctionnement de l’espace périurbain «un
espace se définissant et survivant par rapport à la ville et à l’image que la
ville renvoi de la compagne» Remy. J. et Voye. L.6 On peut dire donc, que la réalité spatiale montre
que la périurbanisation est le fruit de la proximité du milieu rural et celui
de l’urbain; ce contact reste l’élément
déclencheur de la dynamique périurbaine.
Donc, l’importance de la distance au centre dans
l’organisation et l’articulation du phénomène périurbain, demeure un élément
moteur dans le développement de ces espaces.
2. Les formes d’habitat périurbain dans les pays
développés.
2.1 L’habitat
individuel périurbain marquant l’espace français.
Le développement de l’habitat périurbain en France, s’est fait sous
plusieurs formes. Parmi les formes typiques citées de l’extension de l’habitat périurbain
s’imposent :
Au total, ces formes d’habitat périurbain qui ont été présentées par les
différentes études en France montrent que le phénomène de la périurbanisation
est le résultat de la dynamique de l’étalement de la ville-centre sur sa
banlieue et de l’émergence du phénomène de la Métropolisation.
Fig 1 :
Dezert. B et Al (1991) la périurbanisation en France, p 197.
2.2 Le pavillonnaire dense comme modèle dominant
en Grande Bretagne.
L’image
de la ville anglaise nous renvoie à un quartier de petites maisons jumelles
semblables à perte de vue. C’est un mode d’urbanisation marqué par le type
d’habitat individuel assez dense. Ainsi les villes anglaises se caractérisent
souvent par un tissu de proximité localisé de façon à être accessible au
transport public. Cependant, l’exemple anglais est intéressant à plusieurs
titres; il montre qu’il existe des formes d’habitat périurbain individuel
pavillonnaire favorable en quelques sortes à une utilisation précoce des moyens
de transport.
2.3 Le tissu suburbain varié en Allemagne.
En
Allemagne, on assiste à des modes d’urbanisation très variées. A côté des formes
individuelles connues, nous pouvons relever plusieurs formes d’habitat
semi-collectif tellesque « le petit immeuble de deux étages sur
rez » ou la ville individuelle comprenant plusieurs appartements. D’une
façon générale, pour le cas allemand il s’agit de villes marquées par la
densité du phénomène périurbain, ce qui n’est pas le cas des autres pays
européens, alors que les écarts de densité entre les quartiers sont faibles.
L’exemple
Allemand est intéressant à plus d’un titre. Il montre en effet, qu’il est
possible de mener une planification urbaine dont l’objectif est de limiter
l’étalement urbain voir périurbain dans un pays où le taux de motorisation est
le plus fort en Europe. Donc le périurbain n’est pas une solution aux désirs
d’espaces et à la proximité de la nature.
2.4 Le suburbain et le périurbain en Suisse.
L’exemple
de la Suisse montre qu’il est possible de développer des tissus périurbains
articulés aux réseaux de chemin de fer. En effet, le périurbain devient alors
une localisation appropriable de différentes manières et qui n’est pas dans une
situation de dépendance automobile.
Les exemples qui viennent d’être présentés dans ces différents pays,
sont très intéressants à plusieurs échelles. Tout d’abord, ils nous permettent
de circonscrire les différentes formes et caractéristiques de l’habitat
périurbain dans certaines villes des pays développés. Ensuite, ils nous offrent
l’occasion de comparer ces exemples à notre cas d’étude qu’est le Grand Tunis
et plus précisément le cas de M’nihla.
II. Les principaux formes de l’habitat périurbain
à M’nihla.
Le Grand
Tunis représentait en 2004 une agglomération de 2,1 millions d'habitants, qui a
connu des transformations importantes. Le rythme de croissance de
l’urbanisation et les différents modes d'organisation, sont aujourd'hui en
gestation et préfigurent la constitution d'un espace Métropolitain. En effet, sa progression se fait à partir de
la « nappe dense» ou à partir des axes qui subissent des essaimages à
l’instar de la zone de M’nihla.
1. L’étalement urbain de Tunis et
l’apparition des fronts d’urbanisation périphérique.
Au cours des vingt dernières années le Grand Tunis a
connu un infléchissement de sa croissance urbaine accompagnée par un étalement
spatial important. En effet, en termes d’évolution
démographique, la capitale Tunis n’est devenue une ville millionnaire que vers
l’année 1978. Sa population qui ne
comptait que 561.000 hab. à l’indépendance et 900.250 hab. en 1975, s’est
élevée à 1 .283.500 hab. en 1984 et 1 .683.960 hab. en 1994.
En
2004, elle comptait 2.072.500 hab dans ses limites communales et
2 .248.000 hab dans les limites des délégations qui forment les quatres
Gouvernorats du District de Tunis. La superficie
urbanisée qui atteint 23458 ha en 2002 ha, elle est passée à 25000 ha en 2010
à une amplitude spatiale de 50 kilomètre
du Nord au Sud (tab1).
Tab.1 :
Les indicateurs de l’étalement spatial de l’agglomération de Tunis.
Date
|
1957
|
1975
|
1980
|
1989
|
2002
|
Superficie
en hectares
|
3388
|
5750
|
7565
|
21191
|
23458
|
Taux
de croissance de la tâche urbaine
|
3,85%
|
4,67%
|
6,60%
|
3,99%
|
2,05%
|
Superficie
additionnelle totale (ha)
|
2362
|
1815
|
6760
|
6866
|
2267
|
Superficie
additionnelle ha/an
|
169
|
302,5
|
676
|
686,6
|
453,4
|
Source :
Agence d’urbanisme du Grand Tunis (2004) Cité par Tayachi. H. (2007) R.T.G
n°38, p73.
La croissance et l’étalement de la ville de Tunis vers le Nord sont
marqués par l’apparition de nouveaux fronts d’urbanisation vers la fin des
années 1980 avec le développement de l’habitat spontané à l’Ouest de la
capitale. La densification de l’urbanisation dans la partie Nord et Sud et la
continuation du mitage des espaces agricoles sous l’effet de l’urbanisation
spontanée.
Cette croissance
se manifeste par la dilatation peu contrôlée du tissu urbain périphérique ou par des extensions spontanées aux dépens des
terrains agricoles. Dans ce cadre, l’étude sera portée sur la zone de
M’nihla qui n’est qu’une forme d’extension de l’urbanisation induite de
l’extension de la ville de Tunis.
2. M’nihla cas
d’étude
2.1
Une forme d’urbanisation induite de l’extension de la ville de Tunis.
La croissance de la ville de Tunis reste en fait modérée avec un taux
moyen d’accroissement de 2,75%, bien que le taux national de la croissance
urbaine en Tunisie est de 3,83% entre 1984 et 1994. En effet, l’urbanisation
s’est davantage accentuée vers le Nord Ouest, notamment dans le Gouvernorat de
l’Ariana, où on a enregistré « L’accroissement
du nombre de logements, le plus élevé du Grand Tunis (6,5/an entre 1994-2004)…» 11.
Cependant, l’extension de la ville vers l’Ouest a eu pour résultat de
faire intégrer des zones qui sont restées longtemps isolées de son espace
urbain à l’instar de la zone de M’nihla.
En effet, M’nihla fait partie du Nord Ouest du Grand Tunis et fait l’exception
d’une marge active soumise à l’effet de l’extension de la ville de Tunis.
2.2 M’nihla, un couloir
d’urbanisation centré sur l’axe routier MC 31.
A l’écart d’autres marges d’urbanisation actives situées dans le Nord
Ouest de l’agglomération de Tunis (Raoued, Soukra, Sidi Thabet...), M’nihla est
en fait soumise à l’accélération du processus de l’étalement urbain de la
capitale. La zone de M’nihla qui fait partie du Nord Ouest de l’agglomération
de Tunis, est un exemple d’étude des formes de développement de l’habitat
périurbain.
La diffusion de l’urbanisation sur les espaces verts, les formes de
consommation de l’espace et l’apparition de services urbains sont autant
d’indicateurs d’une extension périurbaine hasardeuse le long d’un axe routier
important MC31.
Carte1:
Localisation et délimitation du périmètre d’étude.
La demande en logements
est la plus marquée dans cette zone pendant ces périodes (12,7%) entre 1984 et
1994, et (9,5%) pour la période allant de 1994-2004. En fait, cette évolution
est justifiée par la spéculation foncière et l’offre de terrain à bâtir et le
jeu de l’activité immobilière active dans cette zone (lotissements, créations
des logements…). Donc, il est clair
qu’en termes quantitatifs, M’nihla présente un couloir d’urbanisation suivant
un axe de transport important, représenté par la route régionale menant à
Bizerte la MC 31.
L’accélération de l’urbanisation suivant cet axe
prouve bien une dilatation urbaine de la zone de M’nihla qui se fait entre deux
bassins versants importants (Jebel Amar et Jebel Ennahli) sous forme d’un « couloir » périurbain dynamique qui
s’allonge encore vers le Nord sur des terres agricoles vastes.
3. Les formes de l’habitat périurbain à
M’nihla.
Trois formes marquent le processus de
périurbanisation rampante en l’occurrence, le
mitage comme forme dominante, les lotissements pavillonnaires tout au
long de la route régionale vers Bizerte (MC 31) et enfin le bourgeonnement.
3.1 Le mitage comme forme dominante.
3.1.1 Le mitage de l’espace
agricole tout au long de l’axe routier (MC31).
Le mitage est,
par définition, une forme d’extension, d’éparpillement sans plan d’urbanisme,
dans des espaces agricoles, «C’est
une construction individuelle isolée, à l’écart des agglomérations. En fait,
les formes de mitage sont elles-mêmes diverses, pouvant aller de la dispersion
absolue au regroupement de deux ou trois maisons…». Cette forme s’observe à
M’nihla, pratiquement tout au long de la route vers Bizerte (MC31).
Carte 2. Le mitage de l’espace agricole tout au long
de la route vers Bizerte.
La carte n°2
montre bien cette forme de périurbanisation marquée dans les secteurs de Borj
Ejebes, Cité Essaeffi, M’nihla Supérieur, dans la partie Ouest et les
secteurs de Ali Bourguiba et Cité Elgwabssia dans la partie Est.
En effet, l’étalement de l’urbanisation à M’nihla se fait suivant un axe
routier MC 31 aux dépens des terres agricoles riches (des vignes, des vergers
et d’autres cultures maraichères).
La zone de
M’nihla présente cet éparpillement sans plan d’urbanisme réellement cohérent,
d’infrastructure régulière et de zones d’habitat aménagées. Le phénomène de
mitage s’observe sous l’effet d’une forte pression foncière et en l’absence du
règlement d’une occupation du sol qui reste insuffisamment cohérente.
Certes, le
mitage marqué à M’nihla est généralement favorisé par un parcellaire morcelé en
absence d’une agriculture mécanisée. Il prend la place des cultures maraichères
et des vignes. De ce fait, le paysage urbanisé présente une diversité
remarquable car chacun construit selon ses moyens et ses possibilités.
3.1.2
Le mitage sous forme d’habitat pavillonnaire en plein espace agricole.
Vu l’absence d’un schéma prédéfini sur cette forme d’habitat
périurbain dans la zone d’étude, ou s’est basé alors sur les formes dégagées
dans les villes françaises. Cette forme identifiée dans la zone de M’nihla,
correspond effectivement à un habitat pavillonnaire de «haute gamme»
implanté en plein espace agricole. A la sortie de l’axe routier menant à
Bizerte la MC 31, dans la partie Ouest notamment, on assiste à l’apparition de
nouvelles résidences de luxe. En effet, cette forme d’habitat isolée résulte du
développement des lotissements et des quartiers de «haut standing» (les
lotissements programmés des Jardins d’El Menzeh…).
3.2
Les lotissements et le bourgeonnement deux formes marquées à M’nihla.
3.2.1 Les lotissements et la
densification diffuse sur la MC 31.
La forme de
lotissement est très présente dans la zone d’étude. Il s’agit d’un habitat
collectif aménagé en discontinuité tout au long de la route vers Bizerte. Ces
lotissements situés à proximité de l’axe routier sont généralement récents. Le
premier est celui de « la résidence Maraya », qui a été réalisé en
2002 à la Cité Errafeha, le deuxième lotissement est situé à M’nihla Supérieur à proximité de
« la route chinoise » menant à Oued Ellil. Le lotissement du
« petit palais » qu’on trouve en parallèle avec la MC31 à l’entrée de
la Cité Elgwabsia a été entrepris en
2003.
Dans l’ensemble,
il convient de distinguer que ces formes, diffuse ou bien en lotissements, se
projettent tout au long d’un axe de transport important la MC 31. Mais la forme
la plus marquée à M’nihla est celle de l’extension de l’habitat en
bourgeonnement.
3.2.2 Le
Bourgeonnement.
L’extension de
l’habitat par « Bourgeon »,
est une caractéristique qui marque le phénomène de la périurbanisation à M’nihla.
Il s’agit d’une forme d’urbanisation qui se fait d’une façon hasardeuse, non
réglementaire le long d’un axe de transport. En effet, on assiste dans ce cas à l’étalement
du noyau ancien, sous forme de « Bourgeonnement ».
Ce grignotage se fait aux dépens de l’espace agricole, de part et d’autre de la
route vers Bizerte dans les secteurs de Borj Ejebes, Essanheji, Ali
Bourguiba et Cité Elgwabsia tout au long de la route MC 31.
Photo 1: forme
d’urbanisation suivant un axe routier MC31.
Le paysage révèle
que cette forme d’habitat périurbain, se fait dans l’ensemble par le développement d’un habitat anarchique, dispersé
sur des vastes terres agricoles tout au long d’un axe routier la MC 31.
Le
développement soutenu du processus de la périurbanisation et la formation d’une
nouvelle périphérie ne sont pas, en fait, liés à une explosion démographique,
mais à un processus de redistribution de la population dans l'espace à
l’échelle du Grand Tunis au profit de la périphérie dont fait partie M’nihla.
Cette
périurbanisation a entraîné un étalement remarqué de l'urbanisation, un
grignotage des espaces agricoles riches, sous des formes diverses. En effet, on
assiste dans l’ensemble à une forme de mitage des terres agricoles.
De plus, on
remarque le développement d’un habitat sous forme de tâche ou bien diffuse et
des lotissements marqués tout au long de l’axe de MC 31 à M’nihla.
B. Les
mécanismes de la dynamique périurbaine à M’nihla.
La croissance du
phénomène de la périurbanisation et les différentes formes qui le déterminent
sont liées à l’étalement de l’espace urbain et à l’influence de la taille de la
ville-centre. Il serait donc intéressant de saisir les mécanismes selon
lesquels s’effectue cette évolution du processus de la périurbanisation.
I . Mobilité spatiale de la population et rapport au
centre-ville.
La
zone de M’nihla est marquée par une croissance démographique remarquable et par
le développement des formes diverses d’habitat périurbain. En effet, l’offre de
terrain à bas prix et la demande en logements sont les facteurs les plus en vue
qui ont accentué cette évolution.
1. Une croissance démographique
accélérée.
1.1
Une structure démographique en mutation.
L’étude de la structure démographique de
la population dans la zone de M’nihla est en rapport avec cette croissance
rapide qu’a connue l’agglomération de Tunis au cours de la période allant de
1975 à 1985, surtout dans la partie Nord Ouest.
Tab.2 : Evolution
de la population de M’nihla entre 1984 et 2004.
Année(s)
|
1984
|
1994
|
TACC 84/94
|
2004
|
TACC 94/04
|
2007
|
Population
|
3271
|
21171
|
8,5
|
40176
|
3,3
|
47347
|
Ménages
|
594
|
4130
|
8,6
|
8915
|
8,0
|
10943
|
Source : I.N.S / Recensement de la
population et de ménages entre 1984 et 2004.
(Estimation
A.U.G.T pour l’année 2007).
D’après l’enquête menée auprès de 300 ménages,
on a compté 221 chefs ménages dont l’emploi est exercé loin du lieu de
résidence. Pour satisfaire leurs besoins de déplacement, les ménages résidents
à M’nihla doivent effectuer des migrations alternantes quotidiennement.
En effet, leur mobilité est liée à la déconnexion entre
les lieux de résidence et d’emplois.
Elle participe activement à la création d’un territoire éparpillé
notamment dans les secteurs de M’nihla
supérieur, Borj Ejebes, Cité Essaefi
à l’Ouest de la route de MC 31 et les secteurs de Rous Elhreag, Cité Ali Bourguiba, Cité Elgwabsia, à l’Est de cet axe.
Cette mobilité des ménages, (les flux
journaliers résidence-emploi) qui anime la zone de M’nihla. Et contribue
également à la configuration d’un paysage périurbain.
1.2. La densification de l’espace bâti.
La
densification de l’espace a M’nihla ne correspond pas généralement à une densification continue
mais plutôt à un remplissage urbain sous forme de tâches et à un éparpillement
qui se fait suivant un «couloir» très remarqué au Nord Ouest de la capitale.
De
ce fait, au niveau des types des logements les plus marqués dans la zone, on
distingue en premier lieu la dominance des logements groupés qui représentent
50% du parc immobilier, puis lieu les logements dispersés qui groupent 35% et
enfin le type isolé 15% (carte3).
Carte.3 :
Evolution de l’espace bâti à M’nihla entre 1980 et 2008.
Ainsi, on
remarque bien la tendance de l’urbanisation à M’nihla sur ce
« couloir ». En effet, cette périurbanisation
a entraîné un étalement considérable de l'urbanisation, un grignotage d'espaces
agricoles riches, ainsi qu’un sou
densification tant à l’échelle locale qu’à l’échelle du Grand Tunis.
2. Le rapport au centre-ville, facteur
d’implantation des ménages.
2.1.
M’nihla, zone accessible au centre-ville.
Les ménages
enquêtés à M’nihla, accordent à «l’accessibilité au centre» une place de choix
pour la réalisation de leurs déplacements quotidiens. Donc, celle-ci est
conditionnée par l’installation dans un
rayon calculé en distance-temps qui ne doit pas dépasser un quart d’heure ou
une demi-heure. En
effet, s’éloigner des lieux de travail et faire de longs trajets journaliers
représente une charge quotidienne pour ces ménages tel que ceux habitant à Cité
Elbassatine, Borj Ejebes, M’nihla supérieur.
La référence des déplacements des ménages
est en grande partie le centre ville. Pour l’atteindre à partir de M’nihla, les
moyens de déplacement constituent des avantages pour certains ménages et
précisément pour les ménages motorisés. Mais
pour d’autres, les stations des bus et les autres moyens de transports, ne
peuvent être favorables que sur l’axe de MC 31. En effet, les ménages implantés
à Essanhaji, M’nihla Supérieur, Rous Elhreag pour se déplacer vers le
centre-ville, ils doivent aller sur l’axe de la route allant vers Bizerte MC
31.
2.2 Mobilité journalière des ménages.
La mobilité
journalière des ménages a M’nihla, l’organisation des déplacements, les
migrations alternantes de type domicile-travail, prennent en compte comme
critères de mesure, le genre d’emploi des membres de ménages (à savoir les
secteurs agricole, industriel, et des services). Ainsi, la zone de M’nihla offre à certains chefs de ménages l’occasion
de pratiquer leurs activités agricoles dans des espaces proches tels que par Rous
Elhreig, Sidi Marwen, alors que d’autres pratiquent cette activité dans des
zones moins proches à l’instar de Sidi Thabet, Borj Etouil, Sabelet ben
Ammar, Kalâat Landalous. L’emploi dans le secteur secondaire reste
important grâce à l’offre d’une panoplie d’activités tout au long de la route
vers Bizerte. D’après
les données issues de l’enquête auprès de 300 ménages, on a enregistré les
données suivantes sur le nombre d’actifs par ménage et le lieu d’emploi.
Tab.3 :
Répartition des actifs en fonction des lieux de travail en 2008.
Ménages
|
Nombre
d’actifs
Lieu d’emploi
|
||||||
M’nihla
|
Centre-ville
|
Autres
|
|||||
Chef de ménage
|
215
|
55
|
30,74%
|
130
|
36,72%
|
30
|
40%
|
Conjointe
|
169
|
48
|
26,81%
|
89
|
25,15%
|
32
|
42,66%
|
Actif /ménage
|
224
|
76
|
42,45%
|
135
|
38,13%
|
13
|
17,33%
|
Total
|
608
|
179
|
100%
|
354
|
100%
|
75
|
100%
|
Source : Enquête ménages
(juillet 2008).
D’après le
tableau n°9, on s’aperçoit de l’attractivité que représente le centre-ville
pour toute la population active à M’nihla. En effet, parmi 608 actifs, nous
avons enregistré que les emplois de 354 actifs soit 58,2 % se localisent au
centre-ville alors que 29,5% seulement des actifs pratiquent leurs emplois à
M’nihla.
On remarque
d’après les données issues de l'enquête ménages que les déplacements
alternants de type domicile-travail ou domicile-école constituent la part la
plus importante de ces déplacements effectués par la population de la zone de
M’nihla. Pour certains ménages, la faible distance entre lieu
de résidence et les lieux
d’établissement scolaire impose la marche à pied.
II. Dynamique de la localisation des activités
économiques à M’nihla.
La répartition
des différents types d’activités tertiaires (services et commerces) tout au long
de l’axe routier vers Bizerte, la MC 31, est l’un des mécanismes qui expliquent
la dynamique périurbaine à M’nihla.
1.
Répartition des activités tertiaires de part et d’autre de l’axe routier MC31.
Au
cours des dernières années, on a assisté dans la zone de M’nihla à une
évolution renforçant le potentiel commercial tout au long de l’axe vers Bizerte
(MC 31). La figure n°2
traduit clairement cette forme quasi-continue d’implantation des activités
économiques (matériaux de construction, quincailleries, pièces de rechange…) tout
au long de MC 31, répondant aux besoins des passagers par cet axe. .
Fig.2 :
Répartition de différentes activités économiques tout au long de MC31.
Ainsi il est permis d’affirmer la répartition des activités tertiaires sur
l’axe de MC 31 est intégrée dans un rayonnement spatial qu’exerce la ville de
Tunis sur les zones proches.
2. Les formes
d’implantation industrielle à M’nihla.
L’implantation des entreprises industrielles dans
la zone de M’nihla au cours des dernières années est marquée par une expansion
remarquable. En effet, à l’ouest de la commune, sur l’axe de MC31, on assiste à
la diffusion des implantations industrielles dans la partie Ouest sur les terres
d’essaeffi et en direction de la « piste chinoise ». L’emplacement
de certaines activités sur l’axe de MC31 reliant M’nihla à la ville de Tunis
peut être significatif à plusieurs égards. Tout d’abord, au niveau des actifs
qui ressentent un profond besoin d’espace, pour se disperser au sein de cette
zone périurbaine. Ensuite, la zone de M’nihla exerce un rôle important par
l’offre d’emploi à partir de ses activités économiques, enfin au niveau des
mouvements pendulaires qui représentent l’une des particularités de dynamique
périurbaine à partir des flux journaliers des ménages vers M’nihla ou bien de
cette zone vers le centre et surtout avec la création d’un hypermarché comme
Géant.
3. L’effet structurant du centre commercial Géant.
Au milieu des plantations d’oliviers et de vignes,
à proximité de l’autoroute (GP8) Tunis-Bizerte et à l’aboutissement de l’axe MC
31, surgit en rase compagne ce
centre avec ses infrastructures
modernes. Il s’agit de Tunis City, le plus grand centre commercial du pays.
Photo1: Localisation du centre commercial
Géant par rapport aux axes routiers.
Image
Google : (Téléchargement en 2009).
Certes, il est évident que l’implantation de
centres commerciaux à la périphérie des villes, à l’instar de Géant, présente
un nouveau type de dynamique de territoire et constitue un pôle d’attraction et
de fréquentation qui se traduit par le changement de la répartition spatiale
des activités sous forme d’une exurbanisation. Ce dynamisme commercial
périphérique correspond à une mutation de la population qui s’échappe du
centre-ville vers ces espaces où l’offre de biens et des équipements de loisirs
ainsi que la facilité d’accès sont disponibles.
III. L’espace agricole en mutation : Vers un espace multifonctionnel.
1. Une
agriculture, sur la défensive face à l’urbanisation.
1.1 Dynamique
de l’occupation du sol à M’nihla.
La zone de M’nihla se distingue par l’importance de
l’oléiculture pratiquée sur une superficie de 507,06 ha, le vignoble et les
vergers qui ont consommé en 1984 environ 303.59 ha, mais la part la plus
importante revient aux cultures annuelles sèches qui se réservent une
superficie de 1535.13 ha soit environ 65,4% de la superficie totale cultivée à
M’nihla. D’après la carte n° 4, la surface bâtie ne représentait en 1984 que
1,6% seulement alors qu’en 2008 l’urbanisation
a couvert 18% de la superficie totale, donc a été multipliée par 11
entre 1984 et 2008. La dynamique de l’espace agricole à M’nihla s’est
distinguée depuis 1984 par une progression remarquable de l’espace bâti aux
dépens des terres agricoles (carte 5).
Carte 4: Occupation du sol dans
la zone de M’nihla en 1984.
Carte
5: Occupation du sol dans la zone de M’nihla en 2008.
Ainsi, cette dynamique de l’occupation du sol à
M’nihla se traduit en fait par une
restructuration des différentes activités économiques dans l’espace comme celui
de la MC 31 vers Bizerte.
1.2 Réduction de la valeur de la rente
foncière des terres agricoles.
On assiste a M’nihla à une demande d’accession à la propriété déterminée
par l’accroissement et l’offre des terrains constructibles, par l’offre d’un
marché foncier important. Cela s’est vérifié au cours des dernières années par
la création de nouvelles constructions dans la partie Ouest (à El Bassatine,
M’nihla Supérieur...) et tout au long de la MC 31 dans les secteurs de (Ali
Bourguiba, Essanhaji, Jardins d’El Menzeh...).
Certes, on peut dire que l’occupation du sol à M’nihla
est de plus en plus disputée entre la vocation résidentielle, l’implantation
des entreprises économiques et la préservation de l’environnement, mais seules
les activités à forte valeur ajoutée et/ou celles qui sont bien organisées sont
viables. Dans ce cas, la variation des prix de terrains et la
multiplication des activités sur l’axe de la MC 31 sont parmi les critères qui indiquent la réduction de la rente foncière des terres
agricoles et des mutations de l’espace périurbain à
M’nihla.
Ce mitage des terres agricoles remarqué tout au long
de l’axe de la MC 31 génère « un front de contact » entre zones
constructibles et espaces verts. De ce fait,
le processus de la périurbanisation se base sur un réel attrait résidentiel du
milieu rural en plus du rejet de la ville-centre et des zones proches de
M’nihla. Cet attrait est le fruit de la perception du milieu rural par la
population migrante. Ainsi, il est perçu comme un cadre vie meilleur par les
ménages. Ce qui invite à s’interroger sur le rapport entre l’espace agricole et
l’urbain à M’nihla?
2. Le rapport entre espace rural et urbain à M’nihla.
Le
rapport entre l’espace rural et l’espace urbain (ou les relations
ville-campagne) a évolué depuis plusieurs années dans le Grand Tunis,
principalement sous l’effet de la
mobilité des ménages qui ont changé de lieu de résidence en passant d’un espace
à l’autre.
2.1 L’espace agricole à M’nihla, cadre de vie recherché.
La
zone de M’nihla est caractérisée par l’hétérogénéité de sa population
résidente. L’enquête ménages révèle tout d’abord, qu’il ya des ménages
anciennement installés à M’nihla; plus
précisément à Rous Elhreaig (Awled Ayar, El Gwabssia..). D’autres
ménages se sont installés dans un premier temps dans les communes proches puis se sont déplacés à M’nihla (Ettadhamen,
El Intilaka, Sebelt Ben Ammar, Sidi Thabet…) (ces derniers sont connues par
l’activité pastorale, et par la pratique
des grandes cultures chez les grands propriétaires).
En
outre de nouveaux ménages se sont
installés dans la zone au cours de la
période allant de 1984 à 2007. D’après
les données de l’enquête ménages, ces nouveaux
arrivants à M’nihla proviennent principalement des gouvernorats du Nord et du
Nord-Ouest (Beja et Kef et Jendouba) qui en ont fourni 60% entre
1980-2007. Le Centre avec 15% pour la même période et le Sud
avec 25% (Gabès et Tataouine) de la
population migrante.
Carte
6: Flux migratoires vers M’nihla entre 1984 et 2007.
De
ce fait, on remarque dans l’architecture du bâti des logements à M’nihla, que
les ménages ont conservé un espace pour le jardinage.
Ainsi, les espaces agricoles et boisés restent majoritaires dans le paysage
périurbain à M’nihla, ce qui marque un attachement à la nature et la recherche
d’un cadre de vie alliant le rural aux fonctionnalités urbaines.
2.2 Les nouveaux rapports centre-périphérie et/ ou
ville-compagne.
L’étalement remarqué de l’espace bâti du Grand Tunis au
cours des dernières années et l’évolution de la production immobilière légale
publique et privée à M’nihla, ont provoqué l’allongement des distances et
l’encombrement des voies radiales qui ramènent l’essentiel des flux journaliers
de la population de la zone au centre-ville. Toutefois, les rapports
centre-périphérie ont été intensifiés, surtout avec la poly nucléarisation
de l’agglomération de Tunis qui est le
résultat de son extension spatiale et des mutations des différentes activités
économiques qu’elle regroupe à l’instar des différentes activités économiques implantés sur l’axe de la MC 31 à
M’nihla. En effet, les rapports entre le
centre-ville de Tunis et la zone de M’nihla ont évolué au cours des derniers
années. La capitale Tunis continue à assurer les activités tertiaires :
services administratifs, commerce de luxe, équipements rares par contre la
périphérie est soumis à ce dépeuplement du centre qui à entrainé une consommation d’espace. L’espace agricole
à M’nihla a longtemps connu une seule affectation, à savoir la production
agricole. Mais lorsque, les fonctions résidentielles, commerciales et
industrielles se côtoient dans cet
espace, le problème d’identification du territoire se pose. C’est le cas
de M’nihla où l’extension de l’urbanisation et l’implantation des activités
économiques ont donné lieu à un espace multifonctionnel.
L’analyse de la dynamique de l’espace périurbain dans
la zone de M’nihla montre qu’il s’agit, d’un espace complexe incluant un grand
nombre d’échelles. Le poids de la capitale Tunis reste important dans cette
dynamique à travers les mutations
spatio-fonctionnelles de l’espace urbain.
Cette dynamique périurbaine à M’nihla est animée par plusieurs
intervenants aux apports différentes tel que les promoteurs et les groupes
immobiliers, les agriculteurs et les propriétaires de terrain, l’Etat et les
collectivités locales et d’autres acteurs. Donc, quels sont ses acteurs, quelles sont leurs
stratégies adoptées et leurs moyens d’intervention et leurs impacts sur
l’espace périurbain à M’nihla?
C. Les déterminants de la dynamique périurbaine à
M’nihla.
Dans les études sur la périurbanisation,
les acteurs et les intervenants dans l’espace tiennent une place importante.
Cette importance est toujours en rapport avec l’espace, puisqu’il s’agit de
deux entités inséparables voire indissociables. Parmi les acteurs du phénomène
périurbain à M’nihla, se distinguent les ménages, les promoteurs et les groupes
immobiliers, les propriétaires de terrains, l’Etat et les collectivités locales.
I . Les acteurs de la
périurbanisation à M’nihla: Logiques et stratégies.
1. Les ménages et leurs stratégies d’action à
M’nihla.
Les
ménages à M’nihla sont des entités appartenant à des classes sociales
différentes, selon leurs statuts professionnels, leurs revenus mensuels et
selon le type du logement qu’ils occupent.
De ce fait, ils ne sont pas répartis de la même façon dans la zone. D’après les données de l’enquête ménages, 40%
des chefs de ménages appartiennent
au milieu ouvrier, 27,7 % sont des
cadres et des administratifs, 20% sont
des retraités et 12,3% sont des chômeurs. De plus, les ménages diffèrent selon
leurs revenus mensuels puisque les revenus de 29,7% des chefs ménages ne
dépassent pas 400 Dinars/mois et
seulement 18% ont un revenu mensuel qui dépasse 500 d/mois.
On
peut conclure, que parmi les ménages à
M’nihla, on trouve certains qui possèdent les moyens d’action dans cet espace
périurbain à cause de leur statut fonctionnel et de leur
pouvoir malgré leur nombre
limité. Donc, quels sont les autres acteurs de l’espace périurbain à
M’nihla?
2. Les promoteurs
et les groupes immobiliers.
L’offre d’un marché foncier
important à M’nihla, et sous l’effet des promoteurs et des groupes immobiliers
qui ont fourni des
efforts très inégaux pour permettre aux différents ménages d’accéder à la
propriété d’un logement. En effet, les groupes immobiliers et les entreprises
de construction sont les premiers à bénéficier de tel développement à M’nihla,
(Création du centre commercial Géant, l’implantation des activités économiques,
implantation des entreprises industrielles...) et ceci grâce à la localisation
de M’nihla sur des axes de transport importants celui de MC 31, X 20, X 3 et de
GP8, et le rapport de la zone avec la ville de Tunis.
En effet, à
M’nihla, l’intervention des promoteurs et des lotisseurs dans le domaine du
logement reste très importante puisque
ces derniers avec les ménages et l’Etat sont
seuls capables de changer l’espace. Ainsi, ils se distinguent d’un
espace à un autre selon leurs moyens et leurs pouvoirs d’intervention. Mais,
quel est le rôle des autres acteurs de
l’espace périurbain à M’nihla ?
3. Agriculteurs et les propriétaires de
terrain.
Le problème
d’héritage des parcelles dans la famille à
M’nihla et la faiblesse du revenu agricole entretiennent pour les propriétaires
un cycle de précarité qu’ils tentent de rompre par l’émigration ou la recherche
d’autres sources de revenus. Mais, on a
remarqué dans d’autres zones comme Cité Essaeffi, Cité Elgwabssia que
certains propriétaires de terrain et
agriculteurs s’attachent beaucoup à la terre, et que des liens sociaux telles
que la solidarité familiale et la promotion sociale les liens très fortement.
Certes, les
intervenants dans l’espace périurbain à M’nihla ne sont pas tous des acteurs,
mais il y a parmi ceux qui ont des pouvoirs et qui possèdent les moyens
d’intervenir. C’est l’exemple de deux promoteurs et propriétaires de terrains
« Bou-Atour, et Essaeffi» qui occupent de grandes surfaces à
M’nihla, et qui ont de grands projets à
M’nihla. (Groupement Bou-Atour créée entre 1989 et 1995).
4. L’Etat.
A M’nihla, l’Etat élabore des projets d’infrastructure, de logements et même des équipements car il
dispose de grands moyens pour intervenir sur l’espace. À titre d’exemple, on
remarque que l’intervention de l’Etat
dans la partie Nord-Est de l’axe de la MC 31 était très remarquable
(Aménagement des zones pour l’habitat collectif programmé : Cité Ennaser,
Jardins d’El Menezah…, prolongement et réhabilitation des principaux axes de
communications (GP8, X3, X20), encouragement de l’implantation des activités
économiques (services, commerces) et de grands espaces de commerce comme
(Géant, Bricorama).
L’insistance
sur le rôle prépondérant de l’Etat comme acteur principal dans le domaine du
logement et la création de nouveaux équipements à M’nihla est confortée par le
plan d’Aménagement Urbain d’Etthadamen - M’nihla en 2007, qui englobe les différents projets d’intervention
de l’Etat. Ces interventions concernent essentiellement les zones
d’Habitats, les zones d’activités, les zones d’équipements et l’infrastructure tout au long de l’axe de la
MC 31 vers Bizerte.
5.
Les collectivités locales.
Le
rôle de la municipalité consiste à veiller sur l’application des plans d’Aménagement par l’octroi des permis de bâtir conformément
à la réglementation en vigueur. La municipalité
et les collectivités locales ont un pouvoir sur le territoire périurbain à
M’nihla, leur pouvoir est de nature différente. En effet, au moment où ces
acteurs agissent sur
l’espace, ils modifient le comportement ou la décision des acteurs restants.
Par exemple, la municipalité peut exercer son pouvoir sur les ménages (à
travers les permis de bâtir) ou bien sur les propriétaires de terrains et les
agriculteurs (vente et achat des terrains).
Ces acteurs
nombreux s’identifient surtout aux ménages, aux promoteurs, aux groupes
immobiliers, aux agriculteurs, à l’Etat et aux collectivités locales et en plus
d’autres acteurs non traités.
II. Impact de l’infrastructure et des moyens de
transport sur le processus de la périurbanisation.
L’étalement spatial du tissu urbain à M’nihla, ainsi que
l’éclatement des fonctions urbaines dans la zone ont induit des migrations
alternantes des ménages qui dépendent de l’offre d’une infrastructure importante et
de la disponibilité des moyens de transport qui assurent ces déplacements.
1. Une infrastructure importante structurant l’espace
périurbain.
La densification du tissu urbain et la
localisation de M’nihla par rapport au centre de Tunis ont accentué la mobilité
journalière des ménages et ont donné lieu à des flux de type domicile- travail.
Ceci est expliqué par l’offre d’une infrastructure importante et d’un réseau de
transport routier influençant le processus de la périurbanisation à M’nihla
(Carte 7).
Carte7: Flux des passagers du transport en commun
par bus passant par M’nihla
Le choix des lieux d’habitation des ménages est en
relation avec la mobilité journalière de ces derniers. En effet, à M’nihla, on
remarque que les ménages préfèrent s’installer le long d’un axe de
communication important (MC 31) afin de satisfaire leurs besoins en
joignant plusieurs lieux. Toutefois, les
espaces situés le long de cet axe sont particulièrement privilégiés, au point
de vue démographique par une croissance
remarquable. De plus, ces espaces sont en grande partie le résultat de la
mobilité résidentielle.
En effet, les flux des déplacements des ménages
entre le domicile et le lieu de travail ne cessent de s’intensifier avec la demande
des zones d'emplois qui sont concentrées
généralement dans le ville-centre, la partie Sud de la capitale Tunis et
dans la zone Centre-Est de Tunis. De ce fait, les résidents à M’nihla doivent effectuer des déplacements fréquents et de longs trajets pour rejoindre
leurs pôles d’emplois.
Au vu de l’intensité
croissante de ces flux cet axe (MC 31) devient de plus en plus chargé,
donc de plus en plus soumis à une logique de consommation de l’espace. On
assiste ainsi au développement de nouveaux projets et à l’implantation de
petits commerces et des services tout au long de cet axe.
2. Les moyens de transport canalisent
le processus de la périurbanisation.
Au cours des années quatre
vingt, une période caractérisée par le développement de noyaux d'habitat
spontané, particulièrement à l'Ouest du Grand Tunis, la société nationale de
transports par bus a multiplié les lignes lointaines afin de desservir les
noyaux périphériques à l’instar la zone de M’nihla.
En effet, la création de ce
type de lignes de bus va contribuer à revaloriser les noyaux périphériques.
C’est le cas de M’nihla qui va attirer de nouveaux ménages à la recherche de
prix fonciers modestes et profiter de la
proximité du centre-ville.
Le développement des réseaux de transport en commun a
permis de desservir presque toute la
zone de M’nihla. En effet, d’après l’enquête ménages, on a constaté que 61 %
des ménages utilisent les moyens de transport en commun pour leurs déplacements
quotidiens.
On peut dire que la création de ces
types de lignes dans toutes les zones périphériques de la capitale à l’instar
de la zone de M’nihla a contribué à une nouvelle revalorisation de ses noyaux
périurbains et vont attirer de nouveaux ménages à la recherche des prix de
terrains modestes. Ceci montre que les
moyens de transport ont un impact important sur le développement du processus
de la périurbanisation puisqu’ils desservent de nouveaux quartiers proches de
la capitale, contribuent à les légitimer et favorisent leur développement à
l’instar de la zone de M’nihla.
Tab 4: Les différentes
lignes de transport en commun qui passent par M’nihla
Station
|
Ligne
|
Origine
|
Destination
|
Distance(Km)
Aller Retour
|
Total
(Km)
|
Bâb Saâdoun
|
48
|
Passe
par Bardo
|
Cité
bassatine
|
14 13.6
|
27,6
|
Tunis
|
14C
|
Station
Balhouene
|
Cité
bassatine
|
11.6 12.2
|
23,8
|
Tunis
|
44
|
Cité
El Intilaka
|
Kalaàat
landalous
|
27.7 28.4
|
56,1
|
Tunis
|
78
|
Cité
El Intilaka
|
Sidi
Thabet
|
8.7 9.3
|
18
|
Tunis
|
44B et 44C
|
Cité
El Intilaka
|
Kalaàat
landalous
|
27.8 29.2
|
57
|
Tunis
|
57
|
Cité
El Intilaka
|
Monji
slim
|
8.8 8.6
|
17,4
|
Source : Etude de restructuration. Réseau de SNT. Rapport C de
Diagnostic (Novembre 2006).
Les moyens de transport sont des facteurs de liaison,
des moyens de contact et de mise en relation, des vecteurs d’échange et
d’intégration sociale. Ces caractères sont encore plus marqués en milieu périurbain à l’instar de la
zone de M’nihla. Cependant, en plus des moyens de transport et de
l’infrastructure, parmi les facteurs qui expliquent la dynamique périurbaine à
M’nihla on cite le rôle du marché foncier puisque le prix du terrain reste un
déterminant de l’arrivée des ménages à M’nihla.
III. Impact du marché foncier sur la dynamique de la
périurbanisation
1. Structure du marché foncier dans le Grand Tunis
ainsi qu’à M’nihla.
Pour étudier la structure foncière
et son impact sur la dynamique périurbaine à M’nihla, il est important de voir
l’évolution du marché foncier dans le Grand Tunis au cours de la période entre
1980 et 2008.
Au cours des années 1980, les prix de terrains variaient sensiblement d’une
région à une autre de la capitale. De ce fait, les rayons du foncier dans le
Grand Tunis se limitaient aux régions proches avec la mise en rapport de
l’ancienneté de la fonction de la capitale Tunis.
La carte des prix analysée par
Groupe Huit en 1976 montre évidement la
variation des prix du terrain en allant
du centre-ville vers les zones périphériques. En effet, la dégradation des
couleurs des iso-lignes marque la variation des
prix de terrain à partir du noyau central (de 80 à 100 dinars/m2), vers la
partie Nord (Ariana de 7 à 12 dinars/m2, El Menzeh, les prix entre 18 à 26
dinars/m2), ainsi qu’a l’Ouest (Bardo de 13 à 14 dinars/m2) et la partie
Nord-Ouest tel que on a enregistré des prix de 0,5 dinars/m2 à El Intilaka.
Carte 8: Prix des terrains dans
le Grand Tunis en 1976.
Source : Carte de prix des
terrains réalisée par Groupe Huit (Carte modifié).
En effet, les axes d’extension de
l’urbanisation sont ceux où la spéculation foncière est la plus active. Ainsi,
on distingue d’après la carte n°12 que les fronts d’urbanisation les plus marqués par cette spéculation
foncière sont guidés par des axes routiers comme la zone de Soukra (les prix
compris entre 5 et 10 dinars/m²) et en direction de l’Ouest, le long de la route vers Bizerte,
comme l’affirme Bousnina. En effet, ces
propriétaires interviennent dans le marché foncier à M’nihla. Mais, de jeunes
propriétaires qui ont hérité des terrains de leurs parents s’engagent dans la vente des terrains profitant de la
demande foncière au cours des dernières années.
2. Evolution de la demande foncière à M’nihla.
La zone de M’nihla s’est
caractérisait par l’aspect agricole, les prix des terrains étaient abordables.
D’après les données issues de l’enquête logement sur les prix des terrains (en
1980 par estimation), leur niveau variait dans une fourchette allant de 5 à 15
D /m² tout au long de l’axe de la MC 31, de 0,5 à 1 D/ m² à l’Ouest à Cité
Elbassatine et M’nihla supérieur, et à l’Est les prix sont plus importants
tels que on enregistré des valeurs de 5d/m² à Cité Bellabeith et de 1d/m² à
3 d/m² dans les zones de Rous Elhreaig et Sidi Marwen.. Donc, on remarque
qu’a cette période (les années 1980) l’espace urbain à M’nihla était en cours
de formation, l’habitat était dispersé, sous forme de petite tâche urbaine.
Cependant, la
variation des prix des terrains par rapport à l’axe de la MC 31 est résultat
d’une forte concurrence entre les acteurs du marché foncier et les différents
usagers du sol à M’nihla. Les ménages ont aussi un rôle important dans cette
dynamique foncière où les formes d’habitat changent et varient selon les
classes sociales.
Photo 2:
Annonce de vente des terrains sur la MC 31.
Le
développement de l’habitat périurbain dans la zone de M’nihla est de plus en
plus conditionné par l’offre et la disponibilité des terrains et la vente des
parcelles pour les ménages afin d’accéder a des logements.
De
ce fait, la demande foncière à M’nihla est accommodée par plusieurs facteurs
déterminants tels que, la structure du marché foncier dans le Grand Tunis, le rôle des axes de communication comme celui de la MC31,
cet axe qui catalyse le processus de la périurbanisation à M’nihla, ainsi que,
l’intervention des différents acteurs du marché foncier tels que, les
agriculteurs et les propriétaires de terrains dont les stratégies diffèrent
selon l’offre et la demande des ménages en logement à M’nihla.
Certes, le processus périurbain illustre les aspirations profondes
des ménages dans cette dynamique périurbaine étudiée à M’nihla. Le phénomène
périurbain aggloméré est relativement récent, il rend compte des mutations de
l'espace rural qu’a des transformations qui sont le résultat de l’étalement de
la ville de Tunis considérée comme une métropole émergente. De ce fait, ce phénomène
de périurbanisation qui se développe à M’nihla sous des formes spontanée et
anarchique tout au long de la MC31, risque de fragiliser sérieusement la zone au futur.
Conclusion
Le
but de ce travail de la dynamique périurbaine à M’nihla est de répondre
à des questions interdépendantes qui s’intéressent au phénomène
périurbain aggloméré autour des villes tunisiennes; phénomène qui est relativement
récent et qui rend compte des mutations de l'espace rural et des transformations
du modèle de développement de la ville de Tunis et de son extension surtout
dans la partie Nord Ouest.
L’étude
de la dynamique périurbaine à M’nihla, a montré
qu’il faut penser à ces nouveaux espaces périurbains dans le Grand
Tunis, Développer une profonde réflexion sur les interactions spatiales entre
l'urbain et le rural pour donner une nouvelle vision aux aménagements
concernant ces espaces périphériques en formation, en transformation et en
mutation continue.
A
M’nihla il a été constaté qu’il s’agit de formes d’habitat périurbain ne
s’appartenant pas à celui des pays développés. L’habitat se développe et
s’étale sous forme de mitage tout au long d’un axe routier (MC31). Il s’agit en
fait d’une forme hasardeuse, spontanée soumise à l’influence de l’extension et de l’étalement
de ville de Tunis.
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